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À force de baigner dans le monde de l'administration système, on arrive à ne plus se rendre compte que des tâches qui nous semblent triviales peuvent poser des problèmes aux débutants. Ainsi, récemment un étudiant m'a demandé comment installer un serveur Apache sous Debian. « Ben, t'as qu'à prendre le CD d'installation de Debian, tu fais une install minimum, et puis après apt-get install apache2. » Mwouais, pas très pédagogique tout ça... Pour me rattraper voici en quelques (dizaines de) copies d'écran comment faire vos premiers pas avec un serveur Web sous Debian.

C'est quoi, un serveur Web?

Serveur web.png

Grâce au navigateur qui équipe les machines clientes, les utilisateurs peuvent se connecter à un serveur Web via le réseau pour consulter les fichiers qu'il héberge. Ces fichiers peuvent être notamment des documents hypertextes (HTML), des images (GIF, JPEG), du son (MP3) ou de la vidéo (MPEG, AVI).

Avant d'aller plus loin, peut-être faut-il fixer dans les esprits ce qu'est un serveur web: C'est un logiciel – souvent installé sur un ordinateur dédié – chargé d'héberger un ou plusieurs sites web. Les personnes qui veulent consulter ces sites web utilisent un navigateur web comme Firefox ou Internet Explorer pour se connecter à distance à ce serveur via le réseau local ou par Internet.

Cette architecture où un logiciel est à la disposition d'autres pour répondre à leurs sollicitations est un exemple typique d'architecture client-serveur.

Le matériel

Bon, comme il s'agit d'un article pour newb ... euh ... débutant, je vais essayer de bien tout détailler. Donc avant de créer votre premier serveur Web, il vous faut vous munir d'un peu de matériel:

Un CD ou DVD de Debian
À télécharger sur le site officiel http://www.debian.org/CD/. Vous n'avez besoin que du premier CD! Inutile de gaspiller de la bande passante sur les serveurs de Debian à télécharger les autres, ils ne vous serviront pas ici.
Un ordinateur
Ça semble évident mais... si je précise que vous avez besoin d'un ordinateur, c'est parce que je vous conseille d'effectuer l'installation sur une véritable machine. Évitez de vous lancer dans l'installation sur une machine virtuelle: si vous n'êtes pas à l'aise pour installer Apache, vous le serez encore moins à tenter de configurer un réseau virtuel sur votre ordinateur. D'autant plus que n'importe quel PC de récupération peut faire l'affaire: 1 GO de disque dur, 256MO de RAM et n'importe quel processeur, ce sera largement suffisant. Veillez tout de même à ce qu'il dispose d'une carte réseau Ethernet et d'un lecteur de CD!
Un autre ordinateur
Celui-ci vous servira de client pour tester votre serveur web. Votre ordinateur habituel fera l'affaire. Que ce soit un Mac ou un PC. Qu'il fonctionne sous Windows, Linux, MacOS X ou autre. Il suffit qu'il soit doté lui aussi d'une carte réseau Ethernet et qu'un navigateur web soit installé.
Réseau deux postes.png

Il existe plusieurs solutions pour interconnecter des ordinateurs dotés de cartes Ethernet. Vous pouvez vous équiper d'un hub ou d'un switch et y relier vos ordinateurs à l'aide de câbles droits. Si vous voulez vous limiter à l’interconnexion de seulement deux machines, vous pouvez aussi les relier directement entre elles au moyen d'un câble croisé.

Pour l’interconnexion entre l'ordinateur serveur et le client deux options simples s'offrent à vous:

Option 1 – Un hub ou un switch Ethernet et deux câbles droits
C'est le matériel réseau de base pour constituer un réseau local qui permettra à vos deux ordinateurs de communiquer. Les câbles réseau droits serviront pour connecter les ordinateurs au matériel réseau.
Option 2 – Un câble réseau croisé
Cette seconde option remplace les deux câbles droits et le hub ou switch par un seul câble. Celui-ci est appelé câble croisé car les fils de transmission et de réception sont ... ben .. croisés ce qui permet de relier directement deux ordinateurs entre eux. Mais seulement deux.

Remarque:

Dans la pratique, les cartes réseau modernes sont capables de détecter qu'elles sont reliées à un autre ordinateur malgré un câble droit. Et dans ce cas, elles inversent automatiquement les connecteurs d'émission et de réception ce qui rend la gestion des deux câbles beaucoup moins problématique que par le passé. Ceci dit, ce n'est pas parce qu'il s'agit ici d'un article pour débutant qu'il faut se laisser aller à la facilité. Autant donc faire les choses dans les règles de l'art:

  • D'ordinateur à ordinateur → Câble croisé.
  • D'ordinateur à matériel réseau (switch/hub) → Câble droit.

Installation du serveur Web

Booter à partir d'un CD

La plupart des ordinateurs raisonnablement récents devraient pouvoir booter sur CD. Par contre, cette fonctionnalité n'est pas toujours activée. Si votre ordinateur ne démarre par automatiquement sur le CD bien que celui-ci soit dans le lecteur, redémarrez-le et observez attentivement ce qui s'affiche à l'écran: Un message devrait vous proposer d'appuyer sur F2, F12, F10, DEL, SUPPR ou une quelconque autre touche pour rentrer dans le Boot menu ou le Setup. Tout ceci est très spécifique au BIOS de votre machine, mais une fois la touche magique pressée, un menu plus ou moins convivial devrait vous permettre de désigner le lecteur optique comme disque de démarrage.

Image:Serveur.png

Passons maintenant à l'installation du serveur à proprement parler. Cette étape concerne en toute logique uniquement l'ordinateur qui servira de serveur. Pour écarter toute gène éventuelle lors de l'installation, je vous conseille de procéder en ayant cette machine physiquement déconnectée du réseau. Assurez-vous également avant de poursuivre que vous avez sauvegardé toutes les données que vous pourriez souhaiter conserver, puisque le disque dur du serveur va être entièrement effacé pendant l'installation.

Attention:

Vous ai-je dit que le disque dur du serveur va être effacé pendant l'installation? Si vous avez des données à conserver dessus, c'est le moment ou jamais de les sauvegarder. Après, il sera trop tard...

Installer Debian

Tout ce qui devait être sauvegardé l'a été? Aucun regret? Alors passons à l'installation. rebootez votre ordinateur avec le CD ou le DVD n°1 de Debian dans le lecteur de CD/DVD. Les manipulations suivantes on été faites avec le DVD de Debian Squeeze, mais les choses devraient être très similaires avec une autre version.

Debian Install 01.png

Sur un support d’installation standard de Debian, plusieurs options sont possibles au démarrage. Sélectionnez Install à l'aide des flèches du clavier, puis pressez entrée pour procéder à l'installation. Depuis Squeeze, un installateur graphique est également disponible, mais il n'ajoute pas grand chose par rapport à la version classique en mode texte. Cette dernière ayant aussi pour avantage de fonctionner même avec du matériel (carte vidéo, écran) exotique. Autant donc se familiariser avec avant d'y être obligé...


Debian Install 02.png

Avant même de démarrer le processus d'installation à proprement parler, l'installateur à besoin d'un certain nombre d'informations. Celles-ci seront aussi à fournir si vous utilisez votre média d'installation en mode rescue – c'est à dire pour intervenir sur un système Debian déjà installé qui refuse de démarrer convenablement. Le premier choix à faire est celui de la langue à utiliser. Le support international pour Debian est très complet, et vous trouverez sans l'ombre d'un doute votre langage préféré dans la liste proposée. En plus des langues nationales, vous trouverez aussi un assortiment de langues régionales, ainsi que l’Espéranto. Faites votre sélection avec les flèches du clavier, puis validez votre choix en pressant entrée.


Debian Install 03.png

Une fois la langue choisie, il faut définir les paramètres régionaux du système. Cela inclus à la fois les fuseaux horaires, mais aussi d'autres options comme les règles à respecter pour la représentation des nombres ou des dates. Comme la liste des locales est assez conséquente, l'installateur utilise votre choix de langage pour restreindre la liste proposée. Si vous voulez quelque-chose de non-standard (par exemple, un système en français, mais utilisant les règles américaines pour représenter les nombres), choisissez Autre pour obtenir une liste plus complète. La plupart du temps vous trouverez votre bonheur dans la liste réduite proposée à cette étape. Faites votre choix avec les flèches et validez en pressant entrée.


Debian Install 04.png

Encore un choix lié au support international du système: le choix de la disposition du clavier. C'est essentiel pour disposer au clavier de l'ensemble des lettres nécessaires à votre langage – et surtout faire qu'elles soient présentes à leur place. À nouveau l'installateur vous aide et propose un choix raisonnable en fonction de vos réponses précédentes. Utilisez les flèches pour modifier éventuellement la sélection et pressez entrée pour valider.


Debian Install 05.png

Vous en avez maintenant fini avec la configuration de la langue (au sens large) de votre système. L'étape suivante est la configuration du réseau. Celle-ci commence par une détection automatique des paramètres du réseau avec DHCP. Sur un réseau local doté d'un serveur DHCP, votre système devrait automatiquement obtenir les différents paramètres nécessaires pour l'accès au réseau. Vous pouvez interrompre cette procédure en sélectionnant annuler avec les flèches, puis en pressant entrée.


Debian Install 06.png

Si aucun serveur DHCP n'a pu être contacté – ou s'il a mis trop de temps à répondre – l'installateur va vous le signaler. C'est aussi le cas normal si votre ordinateur n'est pas connecté au réseau. Ça n'a rien de grave en soi, simplement vous allez devoir faire la configuration du réseau manuellement.


Debian Install 07.png

Si aucun serveur DHCP n'a pu être contacté, l'installateur va vous demander quoi faire pour configurer le réseau. Notamment, il vous propose de retenter la configuration automatique, ou au contraire de passer à une configuration manuelle. Dans ce dernier cas, vous devrez choisir Configurer vous-même le réseau. Validez en pressant entrée.


Debian Install 08.png

L'information la plus importante de la configuration réseau va être l'adresse IP de votre ordinateur. Cette adresse permet d'identifier votre ordinateur sur le réseau. Pour communiquer entre elles les différentes machines du réseau doivent avoir des adresses distinctes – mais qui commencent par les mêmes chiffres. Sur un réseau domestique, les adresses IP commencent souvent par 192.168.X.X ou 10.X.X.X.


Debian Install 09.png

Si l'adresse IP est propre à chaque machine d'un réseau, le masque de réseau au contraire devrait être le même pour toutes. Grosso modo, celui-ci indique quelle est la partie commune aux adresses des différents ordinateurs et quelle est la partie qui leur est propre. 255.255.255.0 signifie que tous les ordinateurs de mon réseau commenceront par les trois mêmes premiers chiffres, et que seul le quatrième leur sera spécifique.


Debian Install 10.png

La passerelle est la machine qui vous permet d'acheminer le trafic au delà de votre réseau local. Sur un réseau domestique, la passerelle est souvent le routeur qui permet l'accès à Internet. Si vous installez un réseau isolé du monde extérieur vous pouvez laisser ce champ vide.


Debian Install 11.png

Le serveur de nom sert à transformer des noms de machines (comme www.chicoree.fr) en adresse IP. À nouveau sur un réseau domestique, c'est souvent le même appareil qui sert de routeur pour l'accès Internet et de serveur de nom. À nouveau également, si vous installez un réseau local isolé du monde extérieur, vous pouvez laisser ce champ vide.


Debian Install 12.png

Vient ensuite la définition du nom de votre ordinateur. Celui-ci est relativement libre – mis à part quelques limitations (comme éviter les lettres accentuées ou les caractères spéciaux). Normalement, le nom devrait être unique sur le réseau. Mais ce n'est pas aussi fondamental que pour l'adresse IP. Pour éviter une trop grande anarchie, le nommage des machines suit souvent des règles définies par l'administrateur du réseau. Ainsi, tous les noms peuvent être puisés dans un thème commun (les peintres du XIXe siècle, des personnages de bande dessinée, etc.). Ou, de façon moins poétique, définis en fonction de caractéristiques administratives de la machine (emplacement, modèle, usage, etc.). Ici, j'installe un serveur, donc c'est le nom que j'ai choisi pour la machine. Ça n'est guère créatif, mais au moins c'est clair...


Debian Install 13.png

Le nom de domaine est une partie du nom commune à tous les ordinateurs de votre réseau. Sur un réseau d'entreprise, ce sera quelque-chose comme microsoft.com, ovh.net ou chicoree.fr. Sur un réseau domestique, vous pouvez laisser ce champ vide.


Debian Install 14.png

L'utilisateur root est le super-utilisateur d'un système Debian. Il peut tout faire sur l'ordinateur – et a accès à toutes les données qui y sont stockées. Il est donc essentiel de fournir un mot de passe sécurisé pour le super-utilisateur.


Debian Install 15.png

Comme souvent, pour vérifier que vous n'avez pas fait de fautes de frappe en le tapant, il est nécessaire de confirmer le mot de passe en le saisissant une seconde fois.


Debian Install 16.png

C'est une très mauvaise habitude d'utiliser le compte root pour son travail quotidien. L'installateur va donc maintenant créer un compte utilisateur ordinaire. Tout d'abord, il vous demande le nom de l'utilisateur titulaire de ce compte. Ici, c'est bien le nom complet (avec majuscules, accents, etc.) qui vous est demandé.


Debian Install 17.png

En plus de votre nom complet, l'installateur a besoin que vous lui fournissiez votre identifiant de connexion. C'est ce nom qui sera utilisé pour accéder au système. Sur un même ordinateur, il ne peut pas y avoir deux utilisateurs avec le même identifiant. Il y a également des restrictions sur les caractères qui le composent comme indiqué sur le message à l'écran.


Debian Install 18.png

Bien entendu, votre compte utilisateur est doté de son propre mot de passe.


Debian Install 19.png

Et, comme d'habitude, vous devrez confirmer ce mot de passe.


Debian Install 20.png

Arrive maintenant le partitionnement des disques. En deux mots, cette étape consiste à diviser le disque physique en différentes parties appelées des partitions. Chaque partition sera assignée à un rôle particulier. Généralement, un PC sous Linux utilise au moins deux partitions: une pour installer le système et les données des utilisateurs. L'autre pour le swap, c'est à dire la mémoire virtuelle. Pour une première installation, choisissez Assisté – utiliser un disque entier pour laisser l'installateur vous proposer le plan de partitionnement qui lui semble le plus adapté.


Debian Install 21.png

Comme vous pouvez disposez de plusieurs disques, l'installateur vous demande de choisir le disque à partitionner pour l'installation de Debian. Si vous avez plusieurs disques et que l'un d'entre eux doit être conservé en l'état, prenez garde à ne pas vous tromper!


Debian Install 22.png

Selon la taille de votre disque, l'installateur est susceptible de proposer plusieurs options de partitionnement. Pour faire simple, ici choisissez Tout dans une seule partition.


Debian Install 23.png

Avant d'aller plus loin, l'utilitaire de partitionnement automatique présente le plan de partition qu'il vous propose. Vous avez l'opportunité de l'ajuster manuellement. Pour une première installation, vous pouvez laisser les choses en l'état: la configuration ne sera peut-être pas optimale, mais très largement suffisante. Remarquez qu'on voit bien sur ma copie d'écran les deux partitions annoncées plus haut: une pour le système, l'autre pour la mémoire virtuelle. Pour valider, sélectionnez Terminer et appliquer les changements puis pressez entrée.


Debian Install 24.png

Jusqu'à présent, l'installateur de Debian n'a rien écrit sur le disque dur. Vous avez encore la possibilité de tout arrêter (par exemple en éteignant l'ordinateur): votre système sera toujours intact. Par contre une fois la confirmation du partitionnement validée, ce sera trop tard: les données présentes sur le disque seront perdues. Si vous êtes sûr de vous, sélectionnez oui et validez en appuyant sur entrée.


Debian Install 25.png

Après l'écriture du nouveau plan de partition et le formatage de celles-ci, l'installation du système de base commence.


Debian Install 26.png

Debian est un système très complet avec des dizaines de milliers de logiciels. Tout ne peut pas tenir sur un seul CD ou DVD. L'installateur vous propose donc d'enregistrer dans la base de données du système d'éventuels autres média contenant les logiciels dont vous pourriez avoir besoin. Ceci dit, le premier CD ou DVD contient bien souvent l'essentiel de ce qui est nécessaire pour commencer. Si comme moi, vous n'avez pas d'autres média, répondez non à la question Faut-il analyser un autre CD ou DVD.


Debian Install 27.png

En plus d'installer des logiciels à partir de média optiques, Debian peut aussi télécharger les logiciels que vous souhaitez installer. Non seulement cela permet d'accéder à des logiciels supplémentaires, mais surtout, utiliser un miroir vous permet d'accéder aux mises à jour et mises à jour de sécurité des logiciels disponibles sur vos supports optiques. Si vous ne souhaitez pas télécharger de logiciels à partir des sites officiels de Debian sur Internet, ou si votre ordinateur n'a pas accès à Internet, sélectionnez Non ici.


Debian Install 28.png

Pour aider l'équipe de Debian à déterminer quels sont les logiciels à placer sur le premier disque, il leur est possible de collecter des statistiques sur les logiciels installés par les utilisateurs. Si vous estimez que c'est une atteinte à votre vie privée, ou simplement si votre machine n'est pas reliée à Internet, dites Non.


Debian Install 29.png

Enfin, l'installateur vous demande de sélectionner les logiciels que vous voulez installer dès maintenant sur votre système. Ici, j'ai choisi Utilitaires standard du système. C'est le minimum pour un système Debian opérationnel. Ceci me laissera toujours l’opportunité d'installer ultérieurement les logiciels que je souhaite. Et juste ceux-là. Outre de me permettre une configuration aux petits oignons, cela va aussi m'économiser de la place et du temps lors de l'installation, ce qui peut être crucial sur une machine limitée. Ici, pour cocher ou décocher une option pressez sur espace. C'est un peu trompeur car on a facilement tendance à presser entrée à la place. Or, cette touche sert à valider les choix effectués et à lancer l'installation des suites de logiciels cochées.


Debian Install 30.png

Selon les choix cochés à l'étape précédente, l'installation des logiciels peut prendre du temps. Mais patience: vous arrivez au bout de vos peines...


Debian Install 31.png

Une étape cruciale maintenant: installer GRUB. En effet, dès maintenant, Debian est installé sur votre disque dur. Mais pour pouvoir démarrer sur ce nouveau système au boot de l'ordinateur vous avez besoin d'un logiciel supplémentaire. Ce logiciel, c'est le bootloader GRUB. Répondez donc Oui à cette étape.


Debian Install 32.png

Ça y est: l'installation est terminée! Retirez maintenant le CD ou DVD de son lecteur et validez continuer pour que votre ordinateur redémarre sur votre système Debian tout neuf...


Debian Install 33.png

Ecran de boot de grub — Si vous avez bien suivi toutes les étapes jusqu'à présent, au redémarrage de votre ordinateur vous devriez voir un écran similaire à la copie ci-dessus. C'est l'écran de GRUB chargé de lancer Linux Debian après quelques secondes.


Debian Install 34.png

Au démarrage d'un système Linux tout un tas de choses s'affichent à l'écran. Selon votre sensibilité vous allez trouver cela effrayant ou cool. Tous ces messages servent essentiellement à annoncer ce que fait le système – surtout dans le but de le dépanner au cas où quelque-chose irait de travers. Sur une installation neuve tout devrait aller sans problème et au final vous devriez voir apparaître le message serveur login: (où serveur sera remplacé par le nom de l'ordinateur que vous avez choisi). C'est le signal que le système est opérationnel et prêt à accepter les connexions des utilisateurs.



Installer Apache

Il est grand temps maintenant d'installer le serveur web Apache sur votre système. Gardez le CD/DVD n°1 de Debian à portée de main, il va bientôt nous servir.

Apache Install 01.png

Puisque nous allons installer un nouveau logiciel, nous pouvons exceptionnellement nous connecter au système sous l'identité du superutilisateur. Tapez root à l'invite du login. Puis le mot de passe que vous avez défini lors de l'installation. Validez à chaque fois en pressant entrée.


Apache Install 02.png

Si vous ne vous être pas trompé dans le mot de passe, l'invite du shell apparaît. C'est là que vous allez taper les commandes que le système devra exécuter. Bien entendu, Debian, comme tout système Linux moderne dispose aussi d'un shell graphique comme Windows ou MacOS X. Mais comme j'ai fait ici une installation minimale il n'est donc pas présent. De toute façon, installer un environnement graphique sur un serveur, c'est gaspiller des ressources (disque, mémoire, temps processeur) sans motivation sérieuse...


Apache Install 03.png

La commande pour installer un logiciel sous Debian est apt-get install. Ici, le logiciel à installer est apache2. Tapez donc la commande apt-get install apache2 et pressez sur entrée pour lancer l'exécution de celle-ci.


Apache Install 04.png

Sauf faute de frappe, Debian doit vous indiquer, comme sur la copie d'écran ci-dessus, l'ensemble des logiciels qui vont être installés, et vous demander confirmation. Validez en pressant o (pour oui) et pressez entrée.


Apache Install 05.png

Si le disque n°1 de Debian n'est pas dans le lecteur, il va vous être demandé de l'y insérer, puis de presser entrée pour valider.


Apache Install 06.png

Encore une fois, vous avez le droit à un affichage qui vous présente toutes les opérations effectuées. Si vous revenez à l'invite du shell sans voir de message d'erreur, c'est que tout s'est bien passé: Apache est installé et opérationnel.


Apache Install 07.png

Pour des raisons de sécurité évidentes, quand vous avez terminé de travailler sous l'identité root (ou même sous la votre d'ailleurs), il est important de terminer votre session. La commande pour se déconnecter du système est exit. Ce qui ramène l'écran à l'invite de connexion (login). Pour taper d'autres commandes, il faudra vous reconnecter. Par contre, les différents services hébergés par le système ne sont pas interrompus: ainsi, le serveur que nous venons d'installer continue de fonctionner que quelqu'un soit connecté ou pas.



Installer le réseau

Connecter physiquement les machines

Après avoir passé du temps à installer votre serveur web, et découvert vos premières commandes shell, cette étape va vous paraître être assez simple.

En effet, il s'agit de raccorder entre eux votre serveur et son client. Quand je dit raccorder, c'est bien au sens physique du terme. Cela revient donc soit à relier ces deux ordinateurs directement via un câble croisé. Soit les relier tout deux à un hub ou un switch à l'aide de câbles droits.

Hotplug Ethernet

Ah oui, une remarque (puisque décidément cet article s’intéresse aux novices): Ethernet – la technologie de réseau local dominante à l'heure actuelle – est hot-plug. C'est à dire que vous pouvez connecter et déconnecter les câbles du réseau sans avoir à éteindre aucune de vos machines.

Configurer le client

Image:Client.png

Lors de l'installation du serveur, à l'occasion d'une des copies d'écran, je précisais que tous les ordinateurs d'un même réseau local devaient avoir des adresses qui commençaient pareil. C'est un peu simpliste, mais très largement suffisant pour cette initiation.

Toujours lors de l'installation, j'avais donné pour adresse IP au serveur 10.129.33.100. Et comme masque 255.255.255.0. Et j'avais dit que cela signifiait que tous les ordinateurs sur le réseau devaient donc avoir une adresse commençant par 10.129.33.X. Pourquoi revenir là dessus? Et bien, même si physiquement le serveur et son client sont reliés, ils ne pourront communiquer que si le client possède une adresse IP de la forme requise.

Si l'ordinateur qui vous sert de client est sous Windows, vous trouverez dans le panneau de configuration réseau le moyen de changer cela. Voici comment procéder sous Windows XP. Pour d'autres versions de Windows ou d'autres systèmes d’exploitation, vous trouverez facilement l'information sur Internet.

Attention:

Vous ne pouvez rien casser en faisant les manipulations décrites ici. Par contre, je vous suggère de noter les réglages qui étaient configurés avant de faire des changements: ainsi, il vous sera plus facile de revenir en arrière (et par exemple de récupérer votre accès domestique à Internet) une fois que vous aurez fini de jouer avec votre serveur web.

Windows XP-Configuration réseau 01.png

Pour modifier la configuration réseau de votre ordinateur sous Windows XP, dans le menu Démarrer, choisissez Panneau de configuration.


Windows XP-Configuration réseau 02.png

Dans la fenêtre du panneau de configuration, sélectionnez Connexions réseau et Internet.


Windows XP-Configuration réseau 03.png

Dans les options de la catégorie connexion Internet et réseau, sélectionner Connexions réseau.


Windows XP-Configuration réseau 04.png

Parmi les différentes interfaces réseau disponibles sur votre ordinateur, trouvez celle qui correspond à la liaison filaire. Faites un clic-droit dessus et sélectionnez Propriétés.


Windows XP-Configuration réseau 05.png

Dans les propriétés de Connexion au réseau local, sélectionnez Protocole Internet (TCP/IP), puis cliquez sur le bouton Propriétés.


Windows XP-Configuration réseau 06.png

Dans les Propriétés de Protocole Internet, cochez Utiliser l'adresse IP suivante, et donnez une adresse à votre ordinateur. Celle-ci doit commencer comme celle du serveur. Mais être différente. Donnez également le masque de sous-réseau. Celui-ci doit être le même que celui donné lors de la configuration du serveur. Vous pouvez laisser les autres champs vides. Une fois cela fait, cliquez sur OK.


Windows XP-Configuration réseau 07.png

La configuration réseau de votre ordinateur Windows XP est terminée. Cliquez sur Fermer pour que les modifications soient prises en compte.


Windows XP-Configuration réseau 08.png

Pour tester le fonctionnement du réseau, nous allons utiliser l'utilitaire ping. Celui-ci est disponible en standard sous Linux et Windows. Sous Windows XP, pour y accéder, cliquez d'abord sur Exécuter... dans le menu Démarrer.


Windows XP-Configuration réseau 09.png

Dans la boîte de dialogue Exécuter, tapez cmd puis cliquez sur OK. Cela va ouvrir un shell Windows ou vous allez pouvoir taper des commandes.


Windows XP-Configuration réseau 10.png

Dans la fenêtre de l'interpréteur de commandes de Windows, tapez la commande ping 10.129.33.100 (bien entendu, si vous avez donné une autre adresse IP à votre serveur, c'est cette adresse qu'il faudra utiliser). N'oubliez pas de presser entrée pour que la commande s'exécute.


Windows XP-Configuration réseau 11.png

Si le réseau est opérationnel – physiquement et d'un point de vue configuration – vous devriez obtenir un affichage similaire à celui montré ici avec en particulier Paquets: perdus=0.

À l'inverse, un message Impossible de joindre l'hôte de destination laisse suspecter un problème de configuration du réseau. Vérifiez alors si vous n'avez pas fait une faute de frappe lors d'une des étapes précédentes.

Quand au message d'erreur Délai d'attente de la demande dépassé, il laisse plutôt penser qu'il y a un problème soit de configuration de l'adresse du serveur, soit plus simplement de connexion physique du réseau. La plupart des équipements réseau (cartes réseau, switch, hub) disposent d'un voyant lumineux qui indique quand la liaison physique est établie. Si votre matériel en est équipé, vérifiez bien que tous ces voyants sont allumés: un voyant qui reste éteint indique un problème de connectique ou une défaillance matérielle. Vérifiez donc vos branchements si c'est le cas ou essayez de connecter vos câbles à un autre port du hub ou du switch. Enfin, assurez-vous aussi d'utiliser les câbles adéquats (croisés ou droits).



Accéder à votre serveur web

Si vous êtes arrivé à ce stade, vous avez donc un serveur web installé et configuré. Un réseau (de deux machines) opérationnel. Et un client prêt à se connecter. Nous allons maintenant utiliser votre navigateur Web pour confirmer cela. Ici, j'illustre avec Internet Explorer, mais n'importe quel autre navigateur Web fera l'affaire.

Windows XP-Accès serveur web 01.png

Dans le menu Démarrer choisissez Internet Explorer ou votre navigateur web préféré.


Windows XP-Accès serveur web 02.png

Dans la barre d'adresse de votre navigateur web, saisissez http://10.129.33.100 (ou quelle que soit l'adresse que vous avez donnée à votre serveur web). Puis validez.


Windows XP-Accès serveur web 03.png

Si tout se passe comme prévu, vous devriez voir apparaître le message It works! après quelques secondes. C'est la page par défaut lors de l'installation d'Apache sur Debian. Et donc la preuve que votre navigateur s'est bien connecté au serveur et a reçu en réponse une page web.

Si ce n'est pas le cas, et que la tentative de connexion semble prendre beaucoup de temps avant d'échouer, assurez vous dans les options de votre navigateur web relatives aux connexions que vous n'utilisez pas de proxy. Pensez aussi à vérifier l'adresse tapée pour voir s'il n'y aurait pas tout simplement une faute de frappe.



Modifier une page web

Nano 01.png

Après vous être reconnecté sur votre serveur Debian sous l'identité root, tapez la commande nano /var/www/index.html. Cela va lancer un éditeur de texte qui nous permettra de modifier le fichier contenant la page web principale hébergée par le serveur.


Nano 02.png

Dans nano, vous allez pouvoir modifier le texte de la page web. Remarquez en plus du texte à proprement parler, que le fichier contient aussi des caractères entre < et >. Ce sont des balises qui permettent de délimiter les éléments HTML: dans cet exemple, le titre et les 2 paragraphes notamment.


Nano 03.png

Pour sauvegarder vos modifications dans nano, il faut appuyer (simultanément) sur contrôle et o. Puis valider le nom de fichier en pressant entrée. En fait, dans nano, les différentes commandes disponibles sont affichées en bas de l'écran. L'accent circonflexe (^) est juste un moyen pour dire contrôle. Donc ^-o, c'est contrôle-o.


Nano 04.png

Après avoir fini vos modifications et sauvegardé, ^-X (soit contrôle-x) permet de quitter nano et de revenir au shell. N'oubliez pas de fermer votre session en tapant exit.


Internet Explorer-Recharger page web.png

De retour sur l'ordinateur qui vous sert de client, cliquez sur le bouton Rafraîchir la page, ou retapez l'adresse de votre serveur si vous avez déjà quitté votre navigateur. La page modifiée devrait apparaître.


Conclusion

Voilà, en moins de deux heures avec un matériel somme toute assez modeste, vous avez fait vos premiers pas en administration réseau et en développement web ... et au passage rencontré votre premier écueil: en effet, si vous observez attentivement la dernière copie d'écran, vous verrez qu'il y a comme un problème pour l'affichage des lettres accentuées. L'explication est que Windows utilise par défaut l'encodage Windows-1252 alors que Debian Linux utilise par défaut UTF-8. Hou là, ça devient technique? L'essentiel à retenir, c'est que le code numérique derrière les lettres n'est pas le même, et que cela cause des problèmes d'affichage. Bien entendu, HTML permet de gérer cela en précisant explicitement quel encodage est utilisé. Mais ça, je vous laisserai le découvrir en faisant vous même des recherches. Bienvenue dans le monde de l'interopérabilité des systèmes!

Voir aussi