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A l'occasion de mon passage à l'ADSL, je découvre avec joie le monde de la téléphonie. C'est l'occasion de comprendre ce qui se cache derrière des termes comme RTC, ADSL et dégroupage...

Un peu d'histoire

À l'origine, le RTC...

A l'époque du triple play, cela vaut peut-être le coup de rappeler qu'historiquement, les opérateurs téléphoniques – ou plutôt en France l'opérateur (au singuler) – fournissait uniquement de l'accès ... téléphonique.

Et pour tout dire, mis à part l'automatisation, une plus grande fiabilité et une couverture plus étendue, le réseau téléphonique n'avait finalement pas tellement évolué depuis l'époque des dames du téléphone dont le rôle était d'établir un circuit entre deux correspondants.

Ainsi, à la fin du 20ème siècle, le principe du réseau téléphonique commuté (RTC) restait relativement simple: Chez l'abonné le téléphone était relié à un câble constitué d'une paire torsadée de fils de cuivre. Câble dont l'autre extrémité était reliée à un commutateur téléphonique situé dans le central téléphonique. Ensuite, les communications étaient acheminées sur le réseau de l'opérateur, jusqu'au central du destinataire où l'on retrouvait la même configuration.

... puis vint l'ADSL

Avec l'arrivée de l'ADSL, les choses se sont un peu compliquées. En partie parce que l'accès ADSL utilise un truc pour pouvoir exploiter les mêmes câbles que le RTC. En effet, la voix utilise une bande de fréquence relativement étroite. Or une paire de cuivre torsadée (le câble téléphonique) possède une bande passante plus large que nécessaire pour le RTC. L'idée est là: pourquoi ne pas exploiter la bande passante inutilisée pour transporter des données. Cette technique, qui permet d'utiliser le même câble que le téléphone pour transporter des données numériques, porte le nom de DSL (Digital Subscriber Line). L'ADSL n'en est qu'une variante dans laquelle le débit montant (du client vers internet) est plus faible que le débit descendant (d'internet vers le client). Cette configuration asymétrique (d'où le A de ADSL) est adaptée à un usage domestique où l'utilisateur final a plus besoin de recevoir des données que d'en transmettre.

Ça, c'était pour la théorie. Mais en pratique comment ça se passe? Tout d'abord, l'opérateur ADSL a dû installer dans le central téléphonique un boîtier supplémentaire. Le DSLAM (Digital Subscriber Line Access Multiplexer). C'est cet appareil qui est relié au réseau informatique du fournisseur d'accès internet (FAI). Ensuite, grâce à un filtre le signal acheminé par le câble de l'abonné est distribué entre le commutateur téléphonique (pour la voix) et le DSLAM (pour internet).

Dégroupage

Si historiquement en France, l'opérateur téléphonique et l'opérateur ADSL était le même, c'était sans compter avec l'ouverture à la concurrence de la boucle téléphonique locale. Ou autrement dit, de la partie du réseau qui va de l'abonné au central téléphonique. Bref, d'autres opérateurs se sont vus octroyer le droit d'exploiter cette liaison en ajoutant leur propre matériel dans les centraux pour se connecter directement à leurs clients. C'est le dégroupage.

Potentiellement, un opérateur alternatif pourrait installer dans le central son propre commutateur téléphonique. En pratique, ce serait beaucoup trop onéreux. Le choix fait par les industriels a donc été de concentrer leurs efforts sur l'installation de leurs propres DSLAM. Ce qui fait que dans un central dégroupé, on retrouve le commutateur téléphonique de l'opérateur historique. Le DSLAM de l'opérateur historique. Et un ou plusieurs DSLAM d'opérateurs alternatifs.

Accès non dégroupé

Maintenant, du point de vue du client, même si le central est dégroupé, cela ne veut pas nécessairement dire que sa ligne l'est. Ou autrement dit, qu'il utilise cette possibilité. Prenons le cas d'un abonné RTC et ADSL client chez l'opérateur historique. Dans ce cas, sa ligne téléphonique est réliée au commutateur et au DSLAM de l'opérateur historique. Le dégroupage n'a rien changé pour lui.

En accès non dégroupé, le client utilise le matériel de l'opérateur historique pour l'accès au RTC et pour l'accès ADSL. Même si le central est équipé de DSLAM d'opérateurs tiers, ceux-ci ne sont pas utilisés. Entre le domicile de l'abonné et le central téléphonique le trafic voix et internet transitent sur le même câble. Des filtres sont donc nécessaires pour les séparer aux extrémités. Le client doit avoir un abonnement RTC et un abonnement ADSL chez l'opérateur historique.

Dégroupage partiel

Une alternative pour le client est d'opter pour un dégroupage partiel. Dans cette configuration, il est toujours relié au RTC via le commutateur de l'opérateur de téléphonie historique (ce qui implique qu'il doit conserver un abonnement téléphonique). Par contre, l'ADSL passe par le DSLAM d'un opérateur alternatif.

Avec le dégroupage partiel, le client utilise le matériel de l'opérateur historique pour l'accès au RTC. Par contre il utilise le matériel d'un opérateur alternatif pour l'accès ADSL. Tout comme en non-dégroupé des filtres sont utilisés pour séparer le trafic. Le client possède toujours deux abonnements (RTC et ADSL), mais chacun chez un opérateur différent.

Dégroupage total

Enfin, voyons la configuration qui se passe totalement de l'opérateur historique: le dégroupage total. En ce qui concerne l'accès ADSL, ça n'est pas compliqué puisque l'opérateur alternatif possède son propre DSLAM dans le central. Par contre, c'est une autre histoire pour l'accès RTC. En effet, comment se passer de l'opérateur historique puisque les opérateurs alternatifs n'ont pas leurs propres commutateurs téléphoniques dans le central. Ni même d'ailleurs le réseau à mettre derrière... La solution est simplissime: en dégroupage total, le client n'a tout simplement pas accès au RTC!

Mais pourtant, les offres d'accès internet avec dégroupage total permettent de téléphoner, non? La réponse à ce mystère est VoIP (Voice over IP). En deux mots, le téléphone n'est plus relié au RTC. Il est relié à la box fournie par votre FAI. Celle-ci convertit le signal audio en trames informatiques qui sont acheminées par le réseau du FAI. Et c'est lui qui se charge ensuite de ré-convertir ces trames pour les transmettre à vos correspondants utilisant le RTC.

Avec le dégroupage total, le client n'utilise plus aucun équipement de l'opérateur historique. Et n'est plus relié qu'au DSLAM de son opérateur alternatif. Avec cette configuration, le client n'a plus d'accès direct au RTC. Et seul du trafic informatique est échangé entre le domicile de l'abonné et le central téléphonique. Pour ses communications téléphoniques, le client est tributaire du fonctionnement de son modem ADSL (sa box), du DSLAM et du réseau informatique de son FAI. Ici, le client n'a plus qu'un seul abonnement auprès de l'opérateur alternatif.

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